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Le mot "euthanasie" est créé au IVe siècle avant Jésus-Christ. En effet, sa forme d’origine est : « Euthanatos » ; il s’agit d’un nom construit à partir de l’adverbe  « eù », qui signifie « bien » et du verbe  « thanatos », qui signifie « mort ». Il sert à désigner le fait de bien mourir, et peut se définir par « mort facile », il est opposé au mot « dysthanasie » qui désignerait une mort pénible et douloureuse.

 

Les auteurs grecs l'utilisaient pour différentes situations : La mort paisible du vieillard, le suicide ou le choix d’une mort qui serait la moins pénible possible.

La naissance du mot euthanasie, au quatrième siècle avant JC, est en lien avec la philosophie d’Epicure qui défend l’idée d’une sagesse axée sur la recherche du bonheur, à condition que l’homme se libère de toutes ses craintes. Epicure nomme deux craintes principales dont la peur de la mort. Face à elle, il invite à ne pas s’en soucier, en faisant remarquer que lorsqu’elle survient, elle ne fait plus peur. Epicure souhaitait, en effet, une mort paisible et sans souffrance.

A la fin du premier siècle, la notion de choix entre deux morts est confirmée avec, par exemple, le texte de Suétone qui qualifie la mort d’Auguste d’ « euhanasia » car il eut le bonheur de connaître une mort « facile ». Cette idée suppose que le fait de mourir se situe dans un possible choix entre deux conditions de la mort, l’une, plus acceptable que l’autre, est ainsi qualifiée d’euthanasie.

La littérature antique mentionne peu de cas d’euthanasies au sens moderne de « mort provoquée pour abréger les souffrances de l’agonisant ».

Si le mot euthanasie tire son origine de l’épicurisme dont il qualifie la mort paisible et sans crainte, sa définition a donc connu un élargissement vers la notion de mort choisie ou de mort préférable, introduisant ainsi l’idée d’un choix toujours possible.

 

  • Lexiques et dictionnaires

Le dictionnaire des Jésuites de Trévoux en 1771, reprend le mot euthanasie pour la première fois dans un dictionnaire de langue française, en lui donnant une définition de « mort facile et préférable ».

Avec Pierre Larousse, s’impose désormais la nécessité de séparer le sens étymologique du sens médical ou philosophique. Ainsi, l’édition de 1865 distingue « la mort douce et sans souffrance » de la « science de rendre la mort douce ».

Dès le début du XXè siècle, les dictionnaires intègrent le sens contemporain de « théorie selon laquelle il serait licite d’abréger la vie d’un malade incurable » définition qui sera modulée en « théorie selon laquelle il est charitable de provoquer la mort de malades incurables dont la fin est proche ».

Pour introduire : 

HISTOIRE D'UN MOT

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